SMAM 2022

Go pour l’allaitement ! Éduquer, promouvoir, soutenir.

Du 17 au 23 octobre 2022

La Semaine Mondiale de l'Allaitement Maternel fête cette année sa 30ème édition internationale avec un message dynamique : Step up ! Bouge ! L'allaitement "en marche".

Depuis 25 ans qu'elle organise cet événement en France, la CoFAM n'a pourtant pas vraiment l'impression d'avoir dormi ! Mais si le taux d’allaitement baisse en France, faut-il bouger plus ou bouger autrement ?
Si l'on doit faire un constat, c'est que les professionnels de santé ne servent pas toujours la cause de l'allaitement.

D'abord par manque de formation : les médecins qui n’ont pratiquement aucun enseignement sur ce sujet (1) et tous les soignants qui accompagnent la mise au sein (2) subissent l'hypermédicalisation de la grossesse, de l’accouchement et de l’allaitement, avec des protocoles standardisés.

Michel Odent dénonce l'aveuglement actuel engendré par trop d'informations, trop d’instructions qui s'adressent au mental, qui stimulent l'activité néocorticale (3). Si les méthodes de « préparation à l’accouchement ou à l’allaitement » mises au point dans les années 1960 ont été une étape, nous aurons du mal à avancer tant qu’il y aura une forte résistance pour assimiler et populariser le concept d’inhibition néocorticale. La vision classique de la mise au sein ignore la continuité hormonale entre grossesse, accouchement, et allaitement. La pulsatilité d’ocytocine commence à augmenter vers 36 semaines de grossesse, atteint un maximum juste après l’accouchement ; une pulsatilité élevée J2 est associée à un allaitement de longue durée (4). Or l’ocytocine, le carburant de l’allaitement, est une hormone timide ; toute activité néocorticale la perturbe, réduit sa libération. Ainsi le rôle de l'accompagnant(e), quel que soit sa profession, est de protéger la mère qui allaite contre toute activité mentale pour qu'elle retrouve ses gestes innés d’allaitement... pour qu'elle puisse se réapproprier cet acte vital.

Un deuxième facteur qui entre en jeu est le manque de motivation : accompagner un allaitement demande plus de temps et d'écoute que la prescription d’un biberon, facilitée par les stylos et post-it présents sur le bureau où figure la marque de lait qui a financé la dernière soirée (week-end ?) de formation, un bon souvenir (4). Mais l'allaitement est-il du ressort des soignants ? Ce n'est pas plus une maladie que la grossesse ou l’accouchement.

Dans les régions du monde où persiste encore un groupe familial ou tribal, les jeunes mères ne sont pas seules pour gérer leur maternité et leur allaitement : elles sont constamment entourées. De plus, l'allaitement leur est familier depuis leur plus jeune âge et leur savoir spontané n'est pas étouffé par des protocoles ou des instructions souvent contradictoires. Certains pays occidentaux, comme la Suède, favorisent cette ambiance de groupe qui supporte les parents inexpérimentés, par un long congé postnatal partagé entre les deux parents. (5)

Ce n'est pas de conseils médicaux que manquent les femmes quand elles deviennent mères (elles en ont souvent trop chez nous), c'est de disponibilité et de soutien affectif.

La Commission des 1000 jours s'inquiète à juste titre de leur état psychique et lance une série de mesures pour les encadrer :

  • L’Entretien Prénatal Précoce devient obligatoire ; cette occasion de parler d’allaitement existe depuis bientôt 30 ans mais n’est suivi qu’à 30%.
  • Un Entretien Postnatal Précoce va lui répondre en miroir pour repérer les fragilités psychiques (moins fréquentes quand on allaite !).
  • Le congé paternité est allongé à 25 jours (dont les 4 premiers obligatoires) pour inciter le compagnon à s’investir auprès du nouveau-né et de sa mère. (6)

Dans le même temps, les numéros SOS Allaitement se développent, les associations et les initiatives de soutien parental se multiplient, sans doute de façon un peu désordonnées (nous sommes en France). Le recours aux spécialistes de l'allaitement, les précieuses Consultantes en Lactation, manque encore d'une reconnaissance par l'Assurance Maladie pour que même les familles les plus démunies puissent en profiter sans hésiter. (7)

Enfin, si la reprise du travail est encore trop rapide pour beaucoup, elle ne signe plus nécessairement l'arrêt de l'allaitement : les crèches acceptent les biberons de lait maternel et la pause tire-lait est admise, même si elle souffre encore d’être soustraite au temps de travail.

Alors, même si tout n'est pas encore idéal dans notre monde de l'allaitement, bougeons autrement et bougeons ensemble !

Go pour l’allaitement !

1 - Évaluation de la formation des médecins libéraux à l’allaitement maternel - AUCLAIR Manuelle - Thèse 2018

2 – Protocole clinique de l’Academy of Breastfeeding Medecine #5 : Prise en charge (gestion) de l’allaitement chez la mère en bonne santé et son enfant né à terme.

3 – Odent, M. (2021) Quel avenir pour homo ? Paris : Le Hêtre-Myriades

4 - Commercialisation de l'industrie du lait maternisé de 55 milliards de dollars américains - OMS

5 - Le congé parental en Suède - Ambassade de Suède

6 - Rapport des 1000 premiers jours

7 - Consultante en Lactation - Wikipédia

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